Mountaga El Karim Diagne
Université du Québec à Montréal
Pendant la Première Guerre Mondiale, le ``Tigre'', Georges Clémenceau professait: ``la guerre est une chose trop grave pour la confier à des militaires''1. C'est sans doute pourquoi, dans bien des cas, le politique intervient en long et en large dans le processus de belligérance.
Au lendemain des attaques du 11 septembre, le président américain Georges Bush qualifiait ces attaques ``d'actes de guerre'' et déclarait sans équivoque la ``guerre au terrorisme''. On ne peut s'empêcher de penser -en prenant la mesure de Clémenceau- qu'ici aussi la qualification de la guerre reste une chose trop grave pour la confier uniquement à des politiques.
L'utilisation du mot guerre par l'administration Bush ne répond certes pas à un exercice de rhétorique fortuit mais consacre une stratégie politique particulière de légitimation de la riposte envisagée.
La notion de guerre renvoie à un formalisme désuet; on lui préfère d'ailleurs celle de conflit armé qui semble le mieux correspondre à la situation conflictuelle contemporaine.
Il ne s'agira pas au cours de notre étude de donner une conception universelle de la guerre, au risque de converger vers une énumération abusive de critères objectifs qui nieraient certains de ses aspects essentiels. La guerre ne se traduit pas seulement par des éléments objectifs, mais elle comporte bien souvent des traits subjectifs.
Afin de mieux saisir l'utilisation faite de la notion de la guerre par les États-Unis après les attentats du 11 septembre, nous nous proposons ici d'analyser la guerre en fonction de sa finalité.
Ce n'est qu'en se haussant dans le registre des buts de guerre que l'on peut discerner les raisons profondes du choix préférentiel de la guerre.
Il s'agira alors de montrer cette subjectivité inhérente à la notion de la guerre et à celle du terrorisme.
En faisant d'abord une mise en perspective historique et théorique autour des caractéristiques sémantiques de ces deux notions, nous espérons préciser certains éléments mieux aptes à saisir la conception subjective de la guerre.
Ceci nous permettra ensuite d'expliquer la stratégie politique (stratégie de simulation guerrière2) qui vise à assimiler guerre et terrorisme. Une telle réflexion est nécessaire pour comprendre les considérations particulières que se font les États-Unis de cette guerre et comprendre pourquoi on a utilisé le vocable de la guerre, pourquoi on a ainsi choisi d'élever le terrorisme au registre de l'acte de guerre.
Nous serons dès lors en mesure d'analyser les implications politiques et juridiques subséquentes à l'utilisation de la notion de guerre par les États-Unis après les attaques du 11 septembre.
Pour les fins de notre étude, nous allons privilégier une approche historique et théorique, pour mieux faire ressortir l'évolution de cette conception subjective de la guerre dans le contexte des relations internationales.
Évoquer la subjectivité de la guerre, c'est aborder le caractère discrétionnaire de l'État quant au processus de belligérance. Le caractère subjectif de la guerre fait référence à la rationalité politique, aux traits inhérents de l'acteur primordial qui est sujet des relations internationales: l'État.
Dans cette optique, pour mieux saisir cette importance accordée à l'État, nous allons tenter d'analyser le phénomène de la guerre sous une perspective réaliste.
Selon cette conception, l'État de guerre reste déterminée par l'exécutif, le politique.
L'historiographie grecque retrace l'idée selon laquelle la politique menée par les États convergerait inéluctablement vers une politique de puissance débouchant logiquement et régulièrement sur des affrontements guerriers.
Si l'on se base sur cette conception classique qui jette les bases du postulat réaliste, on peut aisément déduire le caractère subjectif de la guerre ; celle-ci étant fortement liée avec le politique reste aussi sujette à la nature des États. La vision réaliste des relations internationales est marquée en définitive du sceau conflictuel, avec les velléités agressives des États, inscrites dans la nature humaine et anarchique du système international.
L'idée que la guerre pouvait avoir des fonctions spécifiques a amené certains théoriciens à en faire le centre d'intérêt de l'analyse des relations entre États.
La guerre sera ainsi perçue comme un moyen subordonné à l'accomplissement d'une fin supérieure qu'est la politique : ``la guerre constitue la continuation de la politique par d'autres moyens''3, telle que l'exprime Clausewitz. C'est l'État qui, en dernier lieu, détermine les fins stratégiques (tant les buts de guerre que les moyens employés pour arriver à ces fins). En résumé, comme le dit Grotius, l'État reste le maître de la guerre4.
Les analyses classiques de Thucydide, Macchiavel, Hobbes ou encore de Clausewitz se basent, il est vrai sur des facteurs objectifs et historiques (États et sociétés), mais le réalisme politique, (qui suggère la nécessité de la guerre dans les relations entre États) combine des relents de subjectivité.
En effet, si les traits du système international confèrent un système anarchique au sens où il n'y a pas d'autorité supranationale autonome par rapport aux États, ces derniers conservent le monopole de la contrainte et de la violence dans leurs relations et avec celles d'autres entités.
Dans la mesure où des notions de puissance, d'intérêt national, de sécurité ou de gloire primeraient sur celles ayant trait au droit, à l'égalité ou à la justice, on a des raisons de craindre un pouvoir de belligérance trop excessif laissé aux États. Le recours à la guerre répondrait alors d'impératifs plus politiques que juridiques.
C'est ici qu'il convient de montrer les dérives de la fonction juridique de la guerre pour mieux saisir le sens subjectif de la notion, en particulier dans le déclenchement de l'État de guerre et dans ses effets juridiques.
La guerre s'entendait dans le droit international classique comme un procédé qui érigeait les traits souverains de l'État moderne et les règles juridiques de la société internationale : ``l'État de guerre reste bien souvent inhérent à la volonté des États en conflit. En ce sens, la guerre constitue le résultat de la volonté des États, dans son déclenchement et dans ses effets juridiques''5.
La guerre devenait alors pour les États un mode de révision du droit : ``l'État qui y recourt au nom d'un principe révolutionnaire sait bien que s'il la gagne, ses prétentions passeront dans le droit positif''6. La guerre était en quelque sorte une chose trop grave pour la confier uniquement à des politiques, puisque ceux-ci pouvaient l'utiliser comme un artifice judicieux, un outil favorable pour transformer un droit trop contraignant ou par la même conforter une prépotence internationale en faisant introduire un droit plus accommodant.
Pour réduire la compétence souveraine de l'État dans le processus de belligérance, certaines théories se voulant en porta faux avec ces notions et insistant beaucoup plus sur des conceptions de justice et de droit, allaient faire leur apparition : ce fut le cas de la guerre juste.
Cette doctrine de la guerre juste drainait toutefois un cadre trop peu contraignant dans la pratique pour limiter le recours à la guerre: `` (...) elle s'essouffle à transformer en règles objectives des prescriptions dont l'applicabilité dépend de considérations subjectives...''7.
Progressivement, la notion de la guerre juste (qui se fondait à la base sur une conception morale et juridique) allait être confrontée à une réalité différente, un développement récent plus utilitaire et foncièrement politique.
Ainsi, pour beaucoup, cette notion ne résiderait plus dans la limitation des guerres, mais bien dans la légitimation de celles-ci, à travers la doctrine de légitime défense.
Nous nous sommes attachés à décrire la vision réaliste des relations internationales puisqu'elle nous apparaît comme la mieux indiquée pour saisir la subjectivité liée à la notion intrinsèque de la guerre, en particulier dans le déclenchement du processus de belligérance.
Cette vision stato-centrique revendique le primat du politique, de la souveraineté et l'autonomie de l'État, ordre accompli qui initie le droit et consacre sa primauté dans le système international.
Il s'agira à présent de préciser les considérations subjectives qui sont inscrites dans la conduite de l'État de guerre.
Le changement du panorama international allait laisser libre cours à une panoplie de discours théoriques sur les conflits.
Dans le nouveau paysage postmoderne et post-guerre froide, une pluralité de théories énonçaient une situation chaotique totale. L'univers multipolaire serait ainsi source de grande instabilité et fomenterait de nouvelles oppositions susceptibles de confluer en affrontements entre États.
La notion de la guerre allait fortement évoluer sous l'influence de ces diverses théories politiques. La notion de la guerre totale (énoncée auparavant par Clausewitz) prendra alors une acception fortement contemporaine.
La guerre était conçue comme le recours à la force matérielle dans le temps, dans l'espace et dans des conditions de généralité, incompatibles avec le maintien de l'état de paix : `` (...) si l'enjeu n'est plus partiel mais total, s'il s'agit de l'existence d'une nation qui lance dans la lutte l'ensemble de sa population valide...le combat est sans merci et ne connaît plus de ménagements''8.
Peut-on alors considérer cette forme de guerre comme une forme de violence aveugle qui nie toute régulation juridique, et ne se justifie que par la norme de l'efficacité?
Peut-on y voir dès lors une filiation univoque avec le terrorisme, puisque comme ``dans la guerre totale, les belligérants rejettent les règles juridiques qui limitent leur liberté d'action et cherchent à utiliser leurs forces au maximum pour briser la volonté de l'adversaire''9
C'est ici que réside l'importance de distinguer la guerre du terrorisme.
Pour certains, le terrorisme représente une sorte de retour à la guerre privée, une lutte clanique entre diverses entités dont les règles consacrent la norme de l'efficacité: ``comme à cette époque, la règle n'est pas seulement celle du talion, mais selon l'expression devenue courante, pour un oeil les deux yeux, pour les deux dents toute la mâchoire''10. On s'oriente dans cette représentation vers une logique de représailles avec des forces qui veulent en découdre coûte que coûte et forcer l'ennemi à capituler sans conditions. Cette notion de terrorisme rejoint en ce sens, celle de la guerre totale, telle qu'on l'a énoncé précédemment.
Forme extrême de l'action politique, le terrorisme peut être vu par certains comme un substitut à la guerre, un nouvel avatar de la violence, une forme de guerre sans visage, une guerre sans frontière.
Peut-on le néanmoins concevoir comme un phénomène unitaire? Peut-on le restreindre à une seule forme de lutte, une terreur rationnelle des États? Il convient de voir à présent les considérations subjectives inhérentes à la notion de terrorisme.
Violence aveugle enracinée dans l'irrationnel, le terrorisme occupe une place primordiale dans l'imaginaire social et dans les relations internationales.
Définir le terrorisme, c'est le circonscrire dans des termes qui bien souvent ne reflètent pas la multiplicité du phénomène car les définitions prolifèrent comme la violence elle-même.
Le terrorisme ne peut être conçu comme un fait homogène, ni scientifique ; il consacre un cycle de violence politique dont l'imaginaire structure autant les grilles d'analyse que les politiques qui visent à le combattre.
L'unité du terrorisme - si elle existe - peut se trouver dans la logique organisationnelle des activités clandestines, dans la relation de mimétisme et de rivalité entre l'organisation clandestine et l'État, voire dans la théâtralisation de la violence, reprise et amplifiée par les médias: ``le ressort inquiétant des montées d'inquiétude est l'existence dans l'actualité d'événements impressionnants, c'est à dire d'actes de violence susceptibles de cristalliser des réactions affectives. La qualification des actes n'est pas intrinsèque. Elle n'est pas constituée par un ensemble de mesures objectives de leur gravité physique...''11.
À la fois politique et criminel, le terrorisme véhicule alors une part polémique et passionnelle qui rend difficile son approche objective: ``le concept de terrorisme international fonctionne autour d'une série de cercles dont le centre est l'État, qui dénonce la menace pesant sur lui...la limite réelle de son influence [...] dans ce schéma, les États-Unis sont au centre du cercle le plus large...''12.
En définitive, la perception assez différenciée du terrorisme par les États s'inscrit dans leur propre appréciation des relations internationales.
On se rapproche alors de la considération réaliste qui sous-tend la politique des États dans le contexte international: ``les États effectivement frappés dans leurs intérêts nationaux ont facilement le sentiment que ces attaques (terroristes) sont concertées, qu'elles relèvent d'une volonté commune; ils construisent selon un mécanisme spéculaire, un ennemi qui a la cohérence de la cible...''13.
Cette analyse de Didier Bigo nous permettra de montrer par la suite comment les États-Unis ont construit toute une rhétorique (autour de discours emphatiques des personnalités politiques) sur le péril terroriste et sur la nécessité de l'éliminer dans les plus brefs délais.
Ainsi, le terme est devenu un enjeu faisant l'objet de manipulations politiques de la part des États : ``les États ne se posent plus la question d'une réaction au terrorisme en termes de légalité mais en termes politiques.''14.
Dans cette volonté de réaction contre le terrorisme, on applique alors un raisonnement stratégique et politique au phénomène en simulant l'affrontement entre deux États, en ``territorialisant'' l'ennemi et en délimitant sa stratégie indirecte et ses tactiques.
La stratégie de simulation guerrière permet ainsi d'assimiler le terrorisme à une nouvelle forme de guerre:
``Cette stratégie globalise et dramatise la menace pour rassurer l'opinion publique inquiète de la dissolution du lien social; il s'agit en fait d'une stratégie de simulation guerrière qui donne l'impression d'expliquer le terrorisme alors qu'elle sert avant tout à sortir du dilemme posé par le terrorisme : être frappé par un adversaire invisible[...] le discours de simulation guerrière provient donc du besoin de désigner un adversaire de même nature et de recréer une relation de puissance à puissance pour rassurer gouvernement et opinion publique''15.
Pour les États touchés par le phénomène, il s'agit de globaliser la menace terroriste et de matérialiser sa riposte par une action militaire. On reste ainsi dans une situation de guerre classique faisant alors la fusion entre l'organisation non-étatique, clandestine et ses soutiens étatiques.
Le terrorisme est alors nié par excès dans la relation qu'il entretient avec la société. La voie militaire constitue ainsi un atout considérable pour des États désireux de remédier au terrorisme afin de rétablir le contrat de sécurité avec leur société, contrat mis en péril par les actes terroristes: ``révélateur pragmatique de la fin du mythe du monopole de la violence légitime et, par-là, de la réalité du contrat de sécurité État-Société, le terrorisme, à travers l'opinion oblige le gouvernement à promettre qu'il va éradiquer le phénomène et agir''16.
Pour faire face à la menace, les pouvoirs politiques intègrent le terrorisme dans l'ensemble du discours sur la société, en globalisant le phénomène et en condamnant les valeurs antidémocratiques qui le sous-tendent.
Georges Balandier17 montre ainsi comment tout pouvoir politique cherche à faire face au désordre par une ritualisation de la vie sociale, qui consacre à la fois pouvoir politique et société. Dès lors, les tentatives de mobilisation s'inscrivent dans cette simulation guerrière. On veut réaffirmer un nouvel état d'esprit et consolider le lien politique, ébranlé par la crise avec l'irruption de la violence dans le territoire national.
Cette stratégie guerrière a largement servi à Washington pour établir l'idée d'une grande démocratie et d'une grande identité nationale américaine (derrière un fort sentiment de destinée commune), mise en péril après les attaques du 11 septembre : ``le gouvernement sait qu'il peut compter sur une forte réaction de mobilisation populaire en sa faveur. Ceci est renforcé par la croyance d'une quasi-invulnérabilité du territoire américain continental dont nombre d'études ont montré l'importance en terme d'identité nationale''18.
L'imaginaire politique d'un pays, son histoire ou sa vision des relations internationales influencent sans aucun doute sa perception identitaire et sa propre conception de la justice, de la démocratie ou de la guerre.
À la suite des attentats terroristes aux États-Unis, on a ainsi assisté à une réaction hyper-nationaliste prenant des tonalités de revanche guerrière et de forte mobilisation émotionnelle, donnant ainsi peu de place à la raison : la guerre peut être vue ici comme mobile passionnel. D'ailleurs, comme le disait Bouthoul, ``le motif de la guerre le plus simple parce que le plus anthropomorphique est le désir de venger une offense''19.
Comment réagir sans passion quand le 11 septembre : ``dans le centre d'une grande ville, un matin calme, [...] en un seul jour, la nuit est tombée sur un monde différent, un monde où la liberté elle-même fait l'objet d'une attaque'' (dixit de Georges Bush au lendemain des attaques du 11 septembre 2001)20.
Dans sa stratégie de simulation guerrière, le gouvernement américain utilise alors un discours idéologique (qui se nourrit de préceptes moraux) nécessaire à une certaine légitimation sociale, pour criminaliser et diaboliser Ben Laden, ses émules et tout pays qualifié d'``Axe du Mal'' : ``Al Qaida est au terrorisme ce que la mafia est à la criminalité. Son but n'est pas d'obtenir de l'argent mais de refaire le monde et d'imposer ses convictions extrêmes partout dans le monde''21.
Ainsi, dans un conflit où ``Dieu n'est pas neutre'', le ``Bien'', la ``Liberté'' triompherait sans nul doute du ``Mal'' et de la ``Lâcheté''.
L'identité américaine a ainsi servi de moteur pour construire la défense d'une identité démocratique universelle contre le mal terroriste. Pour renforcer les alliances et construire un ennemi mondial, on a privilégié une guerre au terrorisme aux allures d'expédition militaire contre un adversaire dit coriace, fourbe et dangereux pour toutes les démocraties au monde.
Cette perception de la construction identitaire américaine sur le monde entrevoit déjà la logique guerrière et les mesures d'exception subséquentes au lendemain des attentats du 11 septembre.
Ainsi, comme l'explique Didier Bigo :
``ce cadre de la défense des identités démocratiques s'est imposé comme le `` régime de vérité '' permettant de désigner et de construire l'ennemi, comme le méta-narratif structurant les systèmes d'opposition entre ceux qui voulaient une réponse unilatérale et ceux qui voulaient une forme de multilatéralisme engageant beaucoup plus les alliés des États-Unis (...) Il a joué directement dans l'usage des terminologies de guerre au terrorisme (et non à certaines organisations clandestines). Il a visé à consolider la croyance que c'était l'Occident et les valeurs démocratiques qui étaient en jeu afin de fabriquer de l'unité à cette échelle...''22.
Dans cette optique, la ``croisade'' du ``Bien'' contre le ``Mal'' devenait inéluctable pour sauver la démocratie attaquée car aux yeux de l'opinion publique, seule une voie punitive, une riposte d'envergure pouvait ``laver l'impudence'' des terroristes de s'attaquer à la grande identité nationale américaine.
La notion de la guerre juste perd encore son sens originel pour converger encore plus vers une légitimation des mesures militaires, voire d'une guerre infinie : ``notre riposte implique bien plus que des représailles instantanées et des frappes isolées. Les Américains ne doivent pas s'attendre à une seule bataille mais à une longue campagne sans précédent''23.
La notion subjective de la guerre prend un sens fortement contemporain surtout avec la stratégie de riposte des États-Unis, à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001.
Il s'agira de montrer à présent certaines acceptions subjectives inhérentes à la guerre que font les États-Unis contre le terrorisme, en précisant les implications politiques et juridiques de cette guerre.
En qualifiant les attaques du 11 septembre 2001 comme des ``actes de guerre'', les États-Unis se lançaient dans une ``guerre contre le terrorisme''(guerre sur tous les fronts et sous plusieurs aspects).
La stratégie politique américaine entrevoyait ainsi une riposte militaire d'envergure associée à une grande action diplo233;rieure américaine de la guerre au terrorisme